Ses coéquipiers de l’équipe canadienne de patinage de vitesse sur longue piste se trouvent en Norvège depuis samedi. Vincent De Haître, lui, est resté au pays.
Ses coéquipiers de l’équipe canadienne de patinage de vitesse sur longue piste se trouvent en Norvège depuis samedi. Vincent De Haître, lui, est resté au pays. Le triple olympien se préparait à prendre la direction de l’ovale de Calgary, mardi après-midi, quand le journaliste du Droit l’a joint au téléphone. « Ça va bien », dit-il avant de se reprendre. « Ça pourrait aller mieux », corrige-t-il. De Haître a été écarté de l’alignement canadien en vue des deux premières étapes de la saison de la Coupe du monde. Des courses auront lieu ce week-end à Stavanger. Puis le week-end prochain, l’élite internationale aura rendez-vous aux Pays-Bas. Le Franco-Ontarien de Cumberland devra attendre au mois de décembre avant de patiner en Coupe du monde. Deux étapes seront présentées à Calgary.
La raison ?
De Haître n’a pas été assez rapide lors des essais nationaux tenus le mois dernier à Québec. « J’ai fini cinquième dans trois épreuves. Ce n’est pas l’idéal », avoue-t-il. « Mon objectif, c’est de retourner au sommet. Ce n’est pas le fun de perdre des courses que tu avais l’habitude de gagner dans le passé. » — Vincent De Haître L’ancien vice-champion du monde au 1000 m paie encore le prix pour avoir délaissé le patinage en faveur du cyclisme sur piste. Il a participé aux Jeux d’été en 2021, à Tokyo. « Je devais faire du vélo pendant deux ans et demi avant de revenir au patin. Mais la pandémie a forcé le report des Jeux. Ça m’a obligé de faire une année de plus au vélo. » Le retour sur la glace après trois années et demie a été tout sauf facile. « Je suis fier de tout ce que j’ai accompli durant ma carrière. Je n’avais toutefois jamais idée que le dernier tiers de ma carrière se passerait comme ça », avoue l’athlète âgé de 28 ans. L’hiver dernier, De Haître avait dû se contenter d’un rôle de substitut aux Jeux d’hiver à Pékin. Mais pas question pour lui de lancer ses patins dans un coin et prendre sa retraite. Le rendez-vous olympique de 2026 en Italie se trouve dans sa mire. « Je ne suis pas ce type de personne qui va arrêter quand ça va mal. Je vais plutôt prendre les bouchées doubles. C’est pour ça que j’ai participé trois fois aux Jeux olympiques auparavant », note-t-il. Ce qui l’encourage un brin ces temps-ci ? « Je continue parce que tous les tests à l’extérieur du patin démontrent que je suis aussi fort qu’auparavant, et même encore plus », dit-il. Ce qui fait défaut ? Le synchronisme et la technique. Son corps doit réapprivoiser les mouvements reliés au patinage de vitesse. « On a beau dire que le vélo et le patinage sont des sports similaires car ce sont des sport de jambes et ça demande un effort. Mais ça s’arrête là. En vélo, les jambes montent et descendent. En patin, tu pousses sur le côté avec les jambes. » Ajoutez que De Haître a dû soigner son corps. Il y a une facture à payer quand tu tentes de participer aux Jeux olympiques à deux reprises en l’espace de six mois. « La facture est élevée », avoue le patineur de l’Est ontarien. Ses genoux ont été amochés. Ses hanches et son dos aussi. Sa santé a pris du mieux après une longue pause durant l’été. « J’ai visité souvent le docteur et le physio pour rebâtir mon corps », souligne De Haître. « Mon objectif, c’est de retourner au sommet. Ce n’est pas le fun de perdre des courses que tu avais l’habitude de gagner dans le passé. Il y a de la frustration. Mais je dois rester réaliste et me rappeler pourquoi ça se produit. Ce n’est pas parce que je ne me dévoue pas à mon sport, que je n’impose pas les sacrifices. »