Contre vents et marées, le patineur de vitesse longue piste Vincent de Haître a obtenu son billet pour le championnat mondial dans les épreuves du 1000 m et du 1500 m.
Le triple olympien a confirmé sa place en terminant au troisième rang parmi les Canadiens dans les deux épreuves à la Coupe du monde de Québec pour confirmer sa sélection.
Écarté de l’équipe canadienne et sans brevet de Sports Canada, de Haître s’entraînait dans son garage.
« Les quatre premiers mois de mai à août ont été vraiment difficiles, a-t-il raconté. Je m’entraînais à la maison par moi-même sans aucun soutien. »
Parce qu’il n’a pas terminé dans le top 16 au championnat mondial l’an dernier, de Haître a dû prendre part aux dernières étapes de la Coupe Canada à Calgary en fin de saison et ce ne fut pas un succès.
« Quatre jours après mon retour des Pays-Bas, j’étais de retour sur la glace et j’ai connu des mauvaises courses, a-t-il reconnu. Je devais terminer au premier rang pour conserver ma place sur l’équipe canadienne et j’ai terminé en deuxième place. Je n’avais pas assez de points pour conserver ma place sur 1000 m. »
DANS LE NÉANT
Le patineur franco-ontarien est demeuré dans le noir le mois suivant.
« Après les Coupes Canada, je n’ai eu aucune communication avec les entraîneurs, a-t-il déploré. Le 2 mai lors d’une rencontre d’équipe, l’entraîneur m’a dit que je n’aurais jamais de succès en m’entraînant seul et qu’il n’y avait pas de place pour moi sur l’équipe. Il a ajouté que je contribuais à créer une mauvaise atmosphère au sein de l’équipe. »
Parce que les succès n’étaient pas au rendez-vous depuis deux ans, le patineur de 29 ans souhaitait miser sur un programme d’entraînement personnalisé. L’équipe canadienne ne voyait pas les choses du même oeil.
« Depuis deux ans, ça ne fonctionnait pas avec le programme de l’équipe nationale, a-t-il indiqué. Je ne pouvais pas espérer obtenir des résultats différents en répétant les mêmes erreurs. J’ai loué la glace à l’Ovale olympique. Mes résultats ne sont pas encore au niveau que je souhaite, mais il y a eu une bonne amélioration. »
L’AIDE DE PAPA ET MAMAN
Sans revenus, l’olympien en cyclisme sur piste aux Jeux de Tokyo s’est alors tourné vers ses parents.
« Mes parents ont accepté de m’aider, mais pas pour dix ans. Je veux continuer jusqu’aux Jeux olympiques de 2026. »
A-t-il envisagé un déménagement à Québec pour grossir les rangs du centre d’entraînement de l’Est du pays ?
« Je viens de m’acheter une maison à Calgary et je veux y faire ma vie, a-t-il expliqué. Ça va m’aider de retrouver mon carding. »